| Né à Hasselt, , , Limburg, Belgique le 25/04/1822. Décédé à Hasselt, , , Limburg, Belgique, le 21/01/1907. Enterré à . |
| Biographie | Docteur en médecine
Louis n'a pas acquis la célébrité universelle qu'il eût méritée. Docteur en médecine avec la grande distinction à l'université de Louvain, il s'adonna bientôt à l'étude de la pleuropneumonie bovine qui causait les plus grands dommages dans toute l'Europe occidentale. L'élément contagifère qui transmet cette maladie n'était pas connu. Après un séjour d'étude à Paris, il revient à Hasselt et se rend de là partout où la maladie exerce de terribles ravages, puis il poursuit ses recherches et se livre à des expériences sur le bétail élevé par son père au moyen des résidus de la distillerie qu'il exploite. En 1850 il découvre dans les poumons des bovidés malades des corpuscules jouissant d'un mouvement moléculaire, animé d'une vie propre, et affirme, contrairement à l'opinion alors admise, que la génération spontanée n'existe pas. Ce n'est que 10 ans plus tard que Pasteur confirmera l'opinion de Louis, en démontrant l'erreur de la théorie de la génération spontanée dans les maladies infectieuses. Le 25 décembre 1850, il injecte un liquide extrait d'un poumon contaminé à un animal sain qui contracte la maladie. Il proclame que la pleuropneumonie ne peut éclore spontanément ; qu'elle ne se développe que par contagion. Il observe qu'un sujet qui a contracté la maladie est généralement immunisé ; il enseigne que les corpuscules venant d'un être malade rendent réfractaires au mal un autre auquel ils sont inoculés. Mais il reste à déterminer la quantité de matière à inoculer et la partie du corps où elle doit être injectée. Il aboutit au résultat voulu en juin 1851. Le 20 mars 1852, il présente au ministère de l'intérieur un mémoire où il expose les résultats de ces recherches ; mais ce n'est que 13 ans après que la commission instituée par le ministère conclura que le principe de l'immunisation est désormais incontestable. Depuis longtemps, cependant, les éleveurs affluents auprès du docteur pour qu'il inocule leur bétail. En 1853, la population organise en son honneur une démonstration solennelle de reconnaissance. D'ailleurs, l'inoculation du docteur se généralisait partout : en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Italie, en Roumanie, en Suisse. Elle est même rendue obligatoire en France et en Hollande. L'Académie royale de Belgique, qui a tardé à se rallier à sa théorie, finit par lui conférer le titre de membre et à l'élever en 1896, à l'unanimité, à sa présidence. Le mémoire qu'il a fait à cette occasion est publié dans le monde entier. Longtemps avant la consécration officielle des découvertes de Louis, le Dr A. de Mets écrivait dans « l'Art Médical » qu' « Indiscutablement la microbiologie est un enfant sorti du cerveau de Willems ». Au cours d'un de ses voyages il est accueilli en Italie par un sénateur qui proclame devant la foule qu'il est citoyen de tous les pays, parce qu'il appartient, comme bienfaiteur, à l'humanité entière. Le 29 juin 1880, Pasteur lui écrivait : « Mon cher maître, j'ai vu au microscope les très intéressants corpuscules que vous avez signalés autrefois (en 1850 !) J'ai commencé quelques essais de culture, sans succès jusqu'à présent » (Nocard et Roux arriveront vers 1900 à un résultat satisfaisant). En octobre 1900, monsieur Degive, membre de l'Académie de médecine, déclarait dans un discours adressé à Willems : « Vous avez été le premier à formuler d'une manière explicite et précise l'hypothèse géniale qu'une affection contagieuse est le résultat de la pénétration et de la prolifération dans l'économie de « micro-germes» d'une espèce déterminée. On sait ce qu'est devenue cette haute conception de votre intelligence : les remarquables travaux de Pasteur, de Koch, de Toussaint, de Chauveau, de Nocard ont établi qu'elle constitue une réalité positive pour un bon nombre de maladies contagieuses. Vous avez indiqué la voie où la science médicale a remporté ses plus brillants succès. » Louis Willems a publié 26 ouvrages scientifiques. Il a été appelé à faire partie du plus grand nombre des académies de l'Europe et a obtenu les prix les plus rares et les distinctions les plus élevées dans de nombreux pays. |
