Pierre et Isabelle avait neuf enfants dont huit garçons nommés, paraît-il, la terreur de Mons à cause de leur turbulence et de leur vigueur juvénile. La révolution éclata. Les troupes du Dumouriez envahirent la ville de Mons. Elles venaient en libératrice pour délivrer la Belgique du joug des Autrichiens ; mais, en ces temps orageux, les habitations des gens hauts placés n'en subirent pas moins l'incendie et le pillage ! Pierre, appelé sous les armes par la Milice Urbaine dont il faisait partie, ne put protéger sa demeure et Isabelle, pour sauver ses enfants, se réfugia avec eux à Anvers, abandonnant toutes leurs richesses. Arrivé sans ressources à Anvers, Isabelle soutint son existence et celle de ses enfants en exécutant des travaux d'aiguille, et son fils Alexandre, âgé de 10 ans, entra en apprentissage chez un courtier qui s'occupait d'expéditions maritimes. Lorsqu'après la Tourmente Révolutionnaire le père pu revenir au sein de sa famille, leur maison n'était plus que ruines. |