Biographie | Alexandre eut pour parrain Jean-Baptiste Le Preux, son aïeul. Par la mort prématurée de ses deux frères aînés, il fut l'aîné de la famille. À l'âge de 10 ans, il entra comme apprenti chez un courtier anversois. Lorsque ses parents ruinés retournèrent à Mons, il demeura à Anvers où il s'adapta courageusement à son nouveau milieu ; il devint lui-même courtier et gagna bientôt de quoi se faire une position lucrative. La profession de courtier n'était pas, en ce temps-là, une profession libre. Le choix des candidats en était limité et devait être ratifié par arrêté royal ; il fallait pouvoir donner des références de capacité et d'honnêteté. Alexandre fut nommé par Napoléon. Par son caractère loyal, énergique et entreprenant, Alexandre s'était acquis dans le monde du grand négoce l'estime de ses nouveaux concitoyens. Autres temps, autres moeurs. La Révolution avait chassé bon nombre de préjugés auxquels renonçait volontairement les patriciens animés d'un généreux sentiment de solidarité humaine. Alexandre dépassa même la mesure dans ce mouvement en démocratisant jusqu'à son nom, auquel il accola la particule : Deharven. Lorsqu'il arriva au terme de sa carrière active, la Corporation des Courtiers Anversois lui fit un jubilé sensationnel et lui offrit entre autres présents une canne à pommeau d'ivoire sculpté sur lequel furent inscrites ses années de service. Il mourut chez son fils à l'âge de 84 ans, sans jamais avoir été malade, sans avoir senti se courber sa haute taille, ayant joui jusqu'à la fin de toutes ses facultés. Il fut inhumé ainsi que ses deux épouses dans un caveau de l'église Saint-Laurent à Anvers. Le monument funéraire était dressé dans une des arches de la façade latérale. Il a disparu à présent. Alexandre était un homme superbe et de très grand air. Il avait le teint bistré, les cheveux et les yeux noirs, les traits réguliers. |